À l’approche des élections au Parlement européen (6 au 9 juin 2024 selon les pays), le Cercle Agénor a sollicité une dizaine de citoyens européens, résidant aux quatre coins de l’Union européenne ou dans son voisinage immédiat, pour partager avec nous leur regard, situé, informé, analytique, sur la campagne telle qu’elle se déroule dans leur pays… En savoir plus
Mihai Sebe est cofondateur et vice-président du Cercle Agénor. Docteur en sciences politiques de l’Université de Bucarest, Roumanie, il s'intéresse aux affaires européennes et à la manière dont elles s'insèrent dans la politique nationale ainsi qu'à l’impact des nouvelles technologies dans la vie politique.
Concernant les principales thématiques abordées pendant la campagne, en Roumanie, on observe une polarisation. D’un côté, le parti social-démocrate met l’accent sur les questions économiques et sociales, comme la question du salaire minimum au niveau européen et la manière dont les socialistes-démocrates vont implémenter la situation en Roumanie.
Je m’appelle Mihai Sebe, je suis citoyen roumain qui réside à Bucarest, en Roumanie, et je suis docteur en sciences politiques, politiste roumain. Salut !
Concernant les principales thématiques abordées pendant la campagne, en Roumanie, on observe une polarisation. D’un côté, le parti social-démocrate met l’accent sur les questions économiques et sociales, comme la question du salaire minimum au niveau européen et la manière dont les socialistes-démocrates vont implémenter la situation en Roumanie.
De l’autre côté, on a les libéraux, qui font partie de la même alliance avec les socialistes-démocrates pour les élections pour le Parlement européen, qui mettent l’accent sur les questions sécuritaires, c’est-à-dire la manière dont l’Europe protège, aussi les questions liées à l’accession à l’espace Schengen avec la frontière terrestre et la sécurisation des frontières.
En ce qui concerne l’opposition, on a une division parmi l’opposition démocratique, qui essaie de mettre l’accent sur l’Europe, la lutte contre la corruption, les choses à faire pour réformer l’Union européenne. On a toute une série de candidats indépendants, plus ou moins pro-européens, qui mettent aussi l’accent sur les questions sociales et européennes. Et de l’autre côté, on a une opposition populiste qui dit l’idée de changer Bruxelles. C’est plutôt une version souverainiste qui met l’accent sur la présence dans le Parlement européen afin d’influencer les politiques européennes et de rétablir ce qu’ils considèrent être plus ou moins comme les droits des États membres.
En ce qui concerne les thématiques proprement européennes, on a la question des guerres contre l’Ukraine.
C’est une question de relations internationales qui pèse beaucoup sur la manière dont la campagne se déroule, ce que l’Europe peut faire. Aussi, on a la question de l’élargissement de l’Union européenne, surtout avec les Balkans occidentaux et la République de la Moldavie, mais aussi avec l’Ukraine et la Georgie. De ce côté-là, on a un fort soutien vers l’élargissement de l’Union.
Les questions liées à la réforme institutionnelle de l’Union européenne ne sont pas nécessairement adoptées, sont plutôt secondaires ou tertiaires à cause de leur caractère très technique. Aussi, c’est la question des relations avec les États-Unis et comment l’Union peut assurer la sécurité des pays de l’Europe centrale et orientale tout en maintenant une bonne relation avec les États-Unis. Mais on a encore une fois une présence assez faible de sujets européens sur l’agenda politique en termes.
Les partis politiques sont : d’un côté on a les partis au gouvernement et l’opposition démocratique qui se disent plus ou moins des garants de la stabilité d’une trajectoire pro-européenne de la Roumanie, et de l’autre côté on a les partis populistes qui disent qu’il faut changer les choses et qui mettent l’accent sur cette idée de changement à tout prix, même s’ils ne présentent pas nécessairement les arguments dans ce sens-là. Mais on a à la fin de la journée plus ou moins une campagne électorale vive et c’est mieux de maintenir cet esprit aussi après l’élection et de ne pas ignorer les sujets européens qui influencent la vie de tous les citoyens, même en dépit des approches plus ou moins polarisantes à travers la société.